jeudi 22 juin 2017

Visite

  Nous nous contenterons dans les lignes qui suivent de résumer la description intérieure de la chapelle que nous a tracée la plume autorisée de M. Abel Beau-frère dans son ouvrage intitulé: "La chapelle consulaire d'Aurinques."

  " Il est difficile au visiteur lorsqu'il entre dans la chapelle et que le battant de la porte se referme sur lui de ne pas éprouver quelque surprise: ces deux édifices qui se soudent à l'angle droit, cette volée de marches qui les unit, ces perspectives qui s'ouvrent à travers les deux arcades, cette disposition insolite et attrayante à la fois..."
  
  Dès l'entrée, sur le mur de droite, trois tableaux votifs de 1701, oeuvre du peintre Fabre, évoquent le combat de 1581, l'apparition de la Vierge et la procession d'action de grâces. Ce dernier tableau surtout présente un véritable intérêt historique car il nous montre les consuls, les chanoines de Saint-Géraud, les religieux franciscains et carmes, les moniales du Buis, les magistrats prenant part à cette manifestation de gratitude. Ces tableaux, restaurés par les Beaux-Arts, sont classés "Monuments historiques."

  Au-dessus de la porte, un petit vitrail daté de 1622, classé lui aussi, nous montre la Vierge et l'Enfant Jésus, sur un paysage symbolique.

  Face aux tableaux l'autel majeur de la chapelle. On l'a disposé au flanc de la tour Seyrac. Il est formé  d'un linteau de cheminée en pierre volcanique provenant de la Maison consulaire. Il porte quatre blasons; des Cambefort, de la ville, de l'abbaye de Saint-Géraud et de l'église paroissiale d'Aurillac. Une inscription en langue latine nous dit " que cet autel a été dédié à Dieu par Guillaume Cambefort, premier consul, Jean Chanut, bourgeois, Pierre Delom, Guillaume Cortés, Durand Salles, marchands, et François Barate, apothicaire - pour la délivrance d'Aurillac - en exécution du voeu fait par Pierre Moles, marchand, en 1572.

  La statue qui est placée au dessus de l'autel, autrefois exposée à l'extérieur de la chapelle, est du XIVe siècle. C'est la Vierge de la tour  Seyrac qui demeure témoin des tragiques événements du 5 août 1581. Échappée à l'incendie, aux pillages et aux vols, elle est en vénération dans le quartier d'Aurinques et dans toue la ville. Deux statues en bois doré, deux panneaux sculptés, dus à des artisans locaux, complètent le cadre où s'érige cet autel si riche de souvenirs.

  La chapelle supérieure construite en 1844 renferme une quantité impressionnante d'exvoto, témoignage de confiance envers la Vierge Marie. La statue qui domine l'autel provient d'un oratoire situé dans le quartier Saint-Marce (dans l'annexe de l'hôtel Saint-Pierre). En 1793, elle fut apportée à la chapelle d'Aurinques. Elle est invoquée sous le titre de Notre-Dame du Bon Secours.

  Jusqu'en 1792 on conservait dans la chapelle la trompette des huguenots abandonnée par eux le 5 août 1581. elle fut ensuite déposée à l'Hôtel-de-Ville, puis rendue à la chapelle en 1958. Placée dans une niche creusée sous les tableaux commémoratifs, elle mérite l'attention des visiteurs.

  Une inscription à l'entrée de la chapelle, près du bénitier, rappelle les noms des notables tués au combat du 5 août et dont le souvenir reconnaissant doit être conservé.

  Le grand vitrail représentant l'Assomption de la Sainte Vierge a été récemment posé. Il remplace un autre vitrail dégradé par les intempéries qui figurait la lutte de Saint Michel contre le dragon.

  On remarquera dans la chapelle supérieur une Vierge ancienne donnée par M. Roger Grand ancien archiviste du Cantal, puis professeur à l'École des Chartes - qui la découvrit en 1899 chez un antiquaire d'Aurillac.

                                                                  Chanoine E. JOUBERT

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