Son Histoire

  L'histoire de la Chapelle se situe dans la sombre période des guerres de religion où, en un temps d'anarchie politique et religieuse, catholiques et protestants s'affrontèrent dans une lutte fratricide sans merci.

  Aurillac fut le théâtre d'un déchaînement de violences. Le 5 septembre 1569, la ville est envahie par une troupe de huguenots qui pillent, tuent et brûlent tout ce qui leur rappelait le "Papisme". Après onze mois d'occupation terroriste ils se retirèrent, laissant la ville saccagée et plusieurs centaines de morts.

  Par représailles, les catholiques tuent quatre vingts protestants à l'occasion de la Saint-Barthélémy (25 août 1572). Pendant une dizaine d'années les habitants d'Aurillac vont vivre dans un climat permanent d'agitation et d'inquiétude. 

 Le 4 août 1581, pendant la nuit une nouvel assaut est donné par un groupe important de réformés venus de Mur-de-Barrez. Au nombre de huit cents, ils essayent d'escalader les murs de la ville du côté de l'actuel Boulevard des Hortes. Ils s'emparent de la tour de Seyrac, mais la sentinelle qui veille donne l'alarme. La bataille s'engage et dure jusqu'au lever du jour. Finalement les assaillants sont vaincus.

  Pour remercier Dieu, la Sainte Vierge Marie et Saint Géraud qui avaient permis la sauvegarde de la  cité, les consuls et les nobles réunis le 22 août décidèrent que chaque année, le 5 août, une procession d'action de grâces se déroulerait dans le quartier d'Aurinques, que le 6 août, on célébrerait une messe pour le repos de l'âme des "morts en conflit" dans l'Église Abbatiale du Chapitre, actuellement l'Abbatiale Saint-Géraud. Enfin, "au bout de la rue d'Aurinques, contre la muraille, près de la porte et au-dessous de la tour de Seyrac, serait construite une chapelle en reconnaissance pour la protection divine et l'aide apportée par la Vierge Marie aux défenseurs d'Aurillac." 

  Pour divers motifs, la construction de la chapelle ne fut entreprise qu'en 1616. Rapidement elle devint un centre de piété populaire. La Révolution la respecta. Elle fut agrandie au XIXe siècle par une annexe surélevée. Une restauration intérieure fut réalisée en 1958 à l'occasion du centenaire des Apparitions de Lourdes.

  En 1973, d'importants travaux furent entrepris à la charpente, aux toitures et aux murs. La base de la tour Seyrac fut dégagée et un petit square aménagé autour de la chapelle. À l'intérieur, les peintures refaites, un dallage e pierre posé, un éclairage renouvelé ont rendu à cet édifice le cachet ancien qui est sa propre marque.

  Ajoutons que la procession votive supprimée en 1793, rétablie en 1842, supprimée à nouveau en 1899, a été une fois de plus reprise depuis 1951 et est célébrée au soir du 15 août.